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Étonnant, l’ancêtre de la patate est une tomate

Étonnant, l’ancêtre de la patate est une tomate

Des chercheurs viennent de découvrir que la pomme de terre descendait de… la tomate ! C’est un croisement entre une tomate et une plante cousine de la pomme de terre qui a donné naissance à la patate que l’on connaît aujourd’hui.

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Lecture 2 min. Publié le 2 août 2025 à 17h05
Une femme récolte des pommes de terre dans une ferme de l’Ontario, au Canada, en juillet 2023. CREATIVE TOUCH IMAGING LTD / NurPhoto via AFP

En France, la pomme de terre a acquis une place de choix dans l’alimentation grâce au célèbre agronome Antoine Parmentier à partir de la fin du XVIIIe siècle. Rapportée par des colons d’Amérique du Sud où elle était cultivée depuis près de 10 000 ans, elle était arrivée en Europe quelques siècles avant.

Mais que sait-on des origines de la patate ? Avant même ces pérégrinations, finalement assez récentes, la pomme de terre et la tomate ne faisaient qu’un, d’après des travaux de recherche parus dans Cell qui montrent que l’ancêtre sauvage de la pomme de terre descend d’une variété ancestrale de tomate. Il s’avère que la patate est en effet “le produit de la rencontre d’une ancienne tomate avec une plante sud-américaine moins connue appelée Etuberosum”, indique New Scientist. L’Etuberosum est une sorte de plante cousine de la pomme de terre sauf qu’elle ne possède pas de tubercule.

C’est le croisement entre la tomate et un Etuberosum, qui se serait produit il y a quelque 8 millions d’années sur le territoire de l’actuel Chili, “qui a conduit à la formation du tubercule – la structure souterraine qui stocke les nutriments dans la pomme de terre, l’igname ou encore le taro”, précise le site australien Cosmos.

L’hybridation, qui vient d’être mise en lumière, a été un événement fondateur très important. Comme l’explique Sandra Knapp à New Scientist :

“Cela a permis un remaniement génétique de sorte que la nouvelle lignée s’est mise à produire des tubercules, ce qui a permis aux plantes de conquérir de nouveaux espaces comme les Andes montagneuses froides et sèches.”

Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs dirigés par Sandra Knapp, du Muséum d’histoire naturelle de Londres, ont séquencé le génome de nombreuses espèces de tomates, sauvages ou domestiquées, de plusieurs Etuberosum et de plus de cent espèces pommes de terre, dont la domestique Solanum tuberosum.

Ils ont découvert que deux gènes étaient particulièrement cruciaux : le gène SP6A, qui appartient à la tomate, qui indique à la plante quand commencer à produire des tubercules, et le gène IT1, qui appartient au Etuberosum, qui, lui contrôle le développement des tiges souterraines. “Sans IT1 ni SP6A, la plante est incapable de former des tubercules”, précise Cosmos.

Le site australien s’émerveille que ce croisement fructueux corresponde à un moment du passé où le climat mondial s’est asséché et refroidi. Et “il a aussi coïncidé avec un soulèvement rapide de la cordillère des Andes” à cause de mouvements tectoniques.

Pour Zhiyang Zhang, de l’Institut de génomique agricole de Shenzhen de l’Académie chinoise des sciences agricoles, premier auteur de l’article, “l’apparition des tubercules a donné un énorme avantage évolutif aux pommes de terre dans les environnements difficiles, ce qui a donné naissance à pléthore d’espèces et de très nombreuses variétés”.

Et Cosmos de suggérer que lorsqu’on met du ketchup sur nos frites, on est aussi en train de réunir les membres d’une même famille.

Courrier International

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