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Shein, Temu, Cdiscount... Face aux produits non-conformes, le filtrage des annonces pointé du doigt

Shein, Temu, Cdiscount... Face aux produits non-conformes, le filtrage des annonces pointé du doigt
Outils algorithmiques, contrôles manuels ponctuels... Trois plateformes en ligne, Temu, Cdiscount et Aliexpress, détaillent auprès de RMC leur modération sur leur "marketplace, en pleine affaire Shein, dont 200.000 colis ont été ouverts à l'aéroport de Roissy, mardi. Les plateformes, elles, se défendent de toute passivité.

Cdiscount, Temu et Alixexpress détaillent et justifient auprès de RMC leur modération sur leur "marketplace", assurant traquer les produits "offensants, dangereux ou non conformes". Pourtant, comme nous vous l'avons révélé ce vendredi, le député de Lot-et-Garonne Guillaume Lepers a signalé à la justice la vente présumée illégale d’armes prohibées sur Temu. Il dénonce la mise en ligne, en libre accès, de couteaux, poings américains et autres armes offensives accessibles sans contrôle d’âge.

Et ce alors que près de 200.000 colis en provenance directe des entrepôts de Shein ont été ouverts et inspectés jeudi à l’aéroport de Roissy, lors d’une opération conjointe de la Répression des fraudes (DGCCRF), des douanes, de la Gendarmerie du transport aérien et des parquets compétents.

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Une action d’ampleur rare, qui intervient dans un climat déjà tendu autour des géants du e-commerce transfrontalier après la découverte, ces dernières semaines, de jouets à caractère pédopornographique et de produits potentiellement dangereux mis en vente sur certaines plateformes.

Le Parquet de Paris a ouvert quatre enquêtes visant Shein, AliExpress, Temu et Wish. Plusieurs députés ont également alerté sur la présence d’objets assimilés à des armes disponibles librement à l’achat. Dans ce contexte, la Commission européenne a appelé à "sévir". La France estime que Shein est "manifestement en infraction avec les règles européennes". L’UE dit prendre l’affaire "très au sérieux".

Face à ces critiques, les plateformes mises en cause rappellent disposer de systèmes de filtrage et de modération qui, selon elles, permettent de bloquer l’essentiel des produits illicites, même si toutes reconnaissent qu’aucun dispositif n’atteint le "risque zéro".

Cdiscount, acteur historique du e-commerce en France, insiste sur la densité de ses contrôles. "L’entreprise refuse chaque mois entre 40 % et 50 % des vendeurs souhaitant commercialiser sur sa marketplace", explique la plateforme auprès de RMC.

"6 millions d'annonce sont empêchées chaque semaine", affirme Cdiscount

Côté produits, "environ 6 millions d’annonces sont empêchées de publication chaque semaine" grâce à un premier filtrage automatisé. Un second algorithme sémantique passe ensuite en revue en continu les 20 millions d’offres déjà en ligne. Si une annonce non conforme échappe malgré tout à ces filtres, "une équipe dédiée examine et retire rapidement les produits signalés" et peut aller jusqu’à bannir définitivement le vendeur. Cdiscount assure également répondre "sans délai" aux alertes provenant des marques, des clients ou des autorités.

De son côté, Temu, plateforme d’origine chinoise présente en Europe depuis 2023, met en avant une modération mêlant automatisation et intervention humaine. "Temu interdit strictement la mise en ligne ou la vente de produits offensants, dangereux ou non conformes à la législation", affirme l’entreprise à RMC, qui dit collaborer avec des organismes de certification indépendants.

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La plateforme revendique plus de 5.000 modérateurs dans le monde et assure traiter rapidement les signalements remontés par les utilisateurs ou les pouvoirs publics. "Nos équipes de conformité travaillent en permanence pour s’assurer que les produits respectent les normes européennes", souligne Temu.

AliExpress décrit un dispositif comparable. La plateforme affirme utiliser une analyse algorithmique "en temps réel" des titres, descriptions et attributs des produits mis en ligne. Dès qu’un terme sensible est détecté, "la fiche est transmise à un opérateur humain". Des outils d’extraction de texte contenu dans les images permettent également de vérifier les étiquetages et avertissements présents sur les produits. AliExpress revendique par ailleurs des "contrôles manuels ponctuels" pour compléter les systèmes automatisés.

Malgré ces déclarations, la Fédération du e-commerce (Fevad) rappelle que la modération des marketplaces se heurte à un principe mathématique simple : le volume. Des centaines de milliers de vendeurs, des millions de références, des flux transfrontaliers difficiles à tracer et une vitesse de mise en vente quasi immédiate.

La question n’est donc plus seulement de savoir si les plateformes modèrent, mais si les mécanismes actuels suffisent face à des marchés aussi vastes et fragmentés. L’opération coup de poing de Roissy pourrait marquer un tournant : elle montre que les États européens semblent désormais déterminés à exercer un contrôle plus direct, voire plus coercitif, sur ces modèles logistiques et commerciaux mondialisés.

RMC

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